ambroise a. azzopardi ▲ il morfle, pense un peu à Goldorak

Avant le reboot

« Il avait 2 ans quand on l'a adopté. Vous vous demandez peut – être ce qui m'a poussée, moi, Ombeline Azzopardi, à adopter Ambroise. Moi et mon mari, Elijah, avions tenté pendant de longues années d'avoir un enfant. Parler d'années paraît cliché, mais je vous parle de dizaines d'années. Inquiets, Elijah m'avait dit d'aller voir un médecin. Vous savez, l'infertilité est courante. Il avait raison. J'étais infertile, et ce à cause d'une étrange maladie utérine. Le nom était complexe. Je n'ai pas suivi de cursus médical. Je ne pourrais pas vous le dire.
Puis de toute manière, j'ai oublié.

Je sais juste que Ambroise, c'est pas notre enfant. Il a cet air stupide, profondément bêta. Bien qu'il ait ces défauts et qu'il soit compliqué à gérer, nous ne pouvions nous résoudre à l'ignorer avec Elijah. Je … Je l'aimais comme mon propre enfant. C'était fantastique. Il y avait, dans sa bêtise, quelque chose de touchant. Il tombait constamment, et il marchait à quatre pattes jusqu'à ses 5 ans. La maternelle était quelque chose de difficile pour lui. Les professeurs venaient « madame Azzopardi, votre enfant ... » Oui mon enfant. Mon enfant était en retard, toujours avec une longueur de retard. Il était « touche à tout » qu'ils disaient. » - Ombeline Azzopardi, mère d'Ambroise, avant le reboot.

« J'aime beaucoup très fort les cerfs volants et merde non j'ai pas le droit les gens aiment pas c'est triste. J'aime pas trop trop l'école parce que je comprends pas mais un jour je vais comprendre et ça va être rigolo. J'aime bien beaucoup les fleurs aussi mais mince zut on aime pas trop ça et c'est pédé qu'ils disent. J'aime pas le mot pédé c'est un gros mot et les gros mots c'est les méchants qui les disent. Je m'appelle Ambroise Azzopardi et ça j'ai bien compris. Je suis content d'avoir bien compris que je m'appelais Ambroise Azzopardi mais j'arrive pas encore à écrire Azzopardi un Z deux Z je sais pas je sais pas. » - Ambroise Azzopardi, avant le reboot.

« Des connards d'hippies. Des putain de saloperies d'hippies. Je vous jure, ça prône l'amour et la tolérance, ça baise à tous les râteliers et bam ! Ca pond des gosses et ça assume pas ! Ils s'appelaient … Comment déjà ? Shawn et … Pia ? C'était comme ça qu'elle s'appelait l'autre nordique de mes deux ? Ouais je crois bien. Ombeline galérait à avoir un gosse, pourtant c'est pas faute d'avoir pas essayé. Elle partait souvent en déplacement, mais un moment … On voulait vraiment un enfant. Je sentais comme un trou dans le cœur, là, juste là, et ça picotait. Elle, elle m'en parlait tout le temps. Elle avait ce regard touchant des mères potentielles dans les rayons maternité. Rapidement, les courses banales devenaient le Mur des Lamentations. Je connaissais mieux que quiconque le prix des poussettes, je vous jure … Puis on l'a diagnostiqué comme étant atteinte d'endométriose. Apparemment, c'est une belle merde à base de problèmes d'utérus … Un truc de gonzesse, me demande pas, je sais pas. Je sais même plus si c'était vraiment l'utérus ou une paroi cheloue qui faisait la touriste. C'était une belle merde.

Et c'est l'essentiel.
On avait les boules, vous pensez bien. Finalement, on s'est dit qu'il fallait adopter. On est tombés sur Ambroise, un gamin tout blond. Il avait l'air d'un ange, et même moi, j'étais touché. Puis après, on a remarqué que c'était un teubé. Et j'aime toujours pas ces connards de hippies soixante-huitards de mes couilles. » - Elijah Azzopardi, père d'Ambroise, avant le reboot.

« Je sais pas si papa ou maman ou papa et maman m'aiment bien. Je crois qu'ils m'aiment bien car maman me fait de bons chocolats chauds. On me parle de la terre ronde mais ça me paraît bizarre comme concept. Si on va tout droit, on se prend les murs, et au bout du monde, je suis sûr qu'il y a une piscine avec plein de cerfs volants. Hier j'ai fais un rêve avec des renards et ils étaient morts par des loups et le renard il est monté au ciel et après les ours eh bah ils ont tués les loups et ils sont montés au ciel. » - Ambroise Azzopardi, à 14 ans avant le reboot.

« On évoquait des noms terrifiants. On le pensait malade. On le pensait spécial. Souvent, on m'a dit qu'Ambroise, mon petit Ambroise, était attardé ou quelque chose du genre. Moi, j'y crois pas, et je pense que personne n'y croit. La vérité, c'est qu'il est un peu lent d'esprit, c'est tout. Elijah était plus protecteur que moi, avec lui. Etait-ce une erreur, en tant que mère ? N'étais-je pas assez présente pour lui ? Il portait des robes, mais je ne voyais pas le problème. Si mon fils aimait s'habiller ainsi, pourquoi l'empêcher ? Je n'aimais pas trop, car c'était tout de même … Comment vous dire … Pas très normal et naturel. C'était un petit garçon, et non une petite fille. J'étais contre ce type de projet, ils effacent les valeurs profondes de notre pays. J'avais peur que la propagande homosexuelle avait atteint le cerveau de mon pauvre petit Ambroise. Il était si naïf, je ne voulais pas le voir forniquer avec des homosexuels. J'en serais devenue malade. Mon cauchemar était de le voir m'annoncer qu'il était une femme. » Ombeline Azzopardi, lorsqu'Ambroise avait 15 ans.

« Qu'il fasse qu'il veut, ce gamin. Il assume, et c'est comme ça que je l'avais éduqué. Ma femme est un peu plus conservatrice, facho de première derrière son visage de bobo. Parfois, je me demande ce que je branle avec elle, mais au fond, je me dis qu'Ambroise comprendrait pas pourquoi on est plus ensemble. Je redoute le jour où on devra lui dire qu'on est pas ses vrais parents. Même s'il est quand même au moins spécial, je me suis attaché à lui. C'est mon fils. Mon fils à moi. Mon fiston, mon gaillard.

Quelques heures plus tard On lui a dit, qu'il était adopté, qu'Ombeline et moi, on était ses parents mais qu'il était pas né de nous.
Il a pas comprit.
Tant mieux peut – être. » Elijah Azzopardi, Ambroise avait 18 ans.

Puis, il y eut le reboot.
Quand la famille Azzopardi arriva au 156 d'une grande avenue, c'était avec des yeux plissés par le poids de leur ignorance. Ils ne savaient pas vraiment ce qu'ils faisaient là, mais ne voulaient pas vraiment le savoir non plus. Chacun avait reçu un étrange secret, et chacun s'attelait à le cacher soigneusement. Un climat de paranoïa dérangeante avait envahi les Azzopardi. La mère et le père se cachaient l'un de l'autre, et le Jeu détruisait peu à peu les liens de la famille.
C'était probablement par protection que les Azzopardi jugèrent bon de donner l'indépendance à leur fils, certes simplet, mais âgé désormais de 29 ans. Ils se disaient que lui, pourrait protéger son secret. Il l'avait probablement déjà oublié. Ambroise avait régulièrement des problèmes de santé, dû à ses étourderies. Ils engagèrent Adam, un infirmier fanatique, en pensant que c'était une riche idée de mettre de la spiritualité dans la vie de leur fils. Afin de ne pas le blesser, ils firent passer l'employé pour un ami, et non pas comme un tuteur qui devait le surveiller. Ainsi, Ombeline et Elijah passaient le relais parental à Adam.

Quand on porte le nom du premier homme, on attire la confiance visiblement.

Ambroise vit désormais sa vie de forain. Les gamins sur les manèges le remplissent de joie, et c'est sans effort qu'il gagne sa vie entre les Jeux et son travail. Depuis 108 jours exactement, il possède un appartement dans un quartier chic de Lysithéa et tente de s'accoutumer, avec grand mal, à la vie sur No Name.
Sa principale préoccupation étant de garder ses lacets au sec, on ne donne pas cher de sa peau en Enfer.